Les origines du Bouledogue français
L'origine du bouledogue français n'est pas très ancienne. Elle remonte seulement au XIXèm siècle. Mais pour comprendre son histoire nous devons remonter jusqu'en 326 avant notre ère. Plus précisement à la période ou Alexandre Ier d'Epire (surnommé le Molosse) offrit à Alexandre le Grand un chien nommé Péritas considéré par la suite de l'histoire comme un Molosse d'Epire (1). Ces chiens décrit comme d'excellents chasseurs, gardiens et même auxiliaires de combat seraient en réalité l'ancêtre du bulldog lui-même parent du bouledogue français. Il apparait de suite plus évident que même si la race est relativement jeune, les traits qui la caractérise sont en faite issus d'une longue et vieille lignée.
1.1 Le molosse d'Epire
1.2 Le bulldog
2 Naissance du Bouledogue Français
2.1 Une histoire de paternité
3 L'émergeance du succès du Bouledogue
4 Le bouledogue devient une vedette
Le molosse d'Epire
Difficile de trouver une description de l'apparence physique des molosses d'Epire. Neanmoins dans un musée britannique est exposé une statue de chien (Jennings dog) identifiée comme étant la représentation d'un chien de garde molosse dont on peut supposer qu'il ressemble à Péritas, le molosse d'Epire d'Alexandre le Grand.
Selon Pline, ces molosses était destinés à s'attaquer au gros gibier. En effet, il raconte dans son livre qu'Alexandre Le Grand avait déjà eu un premier chien qu'il aurait tué sous pretexte que l'animal ne bougeait pas face à un gibier traditionnel, à la suite de quoi son oncle Alexandre Ier d'Epire lui aurait donné un autre chien en lui suggérant de le tester face à un lion ou à un éléphant. Ce qu'il fit, et la réaction fut sans appel, le chien déchira le lion en plusieurs morceau et fit tombé l'éléphant et gagna le respect de son maître qui ordonna la construction d'une ville (Jhelum) en son honneur.
Pour comprendre la suite de l'histoire il convient de vous rappeler qu'Alexandre le Grand (appelé également Alexandre III de macédoine) est un des personnages les plus célèbre de l'Antiquité et roi de Macédonie. Il avait pour volonté de conquérir le monde, et dans sa démarche il pris de la partie occidentale de l'Asie Mineur.(2) Plus tard, durant l'époque romaine, ces molosses seront encore utilisés comme chien de combat jusqu'à se battre dans les arènes auprès des Gladiateurs.(3) C'est sans doute durant sa conquête que les molosses ont gagné du territoire pour arrivé chez les anglais où est né après divers croisement le bull dog.
Le bulldog
Nous n'entrerons pas dans les détails de l'origine et l'évolution du bulldog ici (aussi appelé bull dog ou encore bouledogue anglais). Néanmoins un minimum d'explication car notre chère bouledodue français est issus du bulldog anlais. Bien que certains auteurs soutiennent que la race a été crée en France et à Paris, il n'en ai pas moins que c'est à partir des souches du bulldog anglais qu'elle a vu le jour ainsi qu'un mélange avec le dogue, le doguin et les Alans du moyen âge tous issus des Molosses d'Epire.(4)
En d'autre terme, depuis la naissance du molosse d'Epire en 326 avant JC jusqu'en 1885 où les combats de chien ont été abolit, les molosses, dogue et leur descendant ont tous été destiné à une seule chose: s'opposer dans un combat à mort face à un lion, un élephant, un ours ou un taureau. Sa morphologie a été petit à petit travaillé pour qu'il soit plus rapide, plus agile, qu'il ait plus d'accroche et de force - oubliant au passage le côté esthétique du chien.
Mais lorsque les combats de chien ont été interdit, en 1835, on commence à voir apparaître deux types de bull dog, un de petite taille, et un autre plus grand. Tandis que certains continuaient d'utiliser le bull dog pour des combat de chien - en douce - jusqu'à l'abolition complète de la pratique en 1885, d'autres s'éfforcer de donner une deuxième vie au bull dog en lui retirant au fil des selections toutes les formes d'agressivité.
« Spécialisé pour la bataille, l'instinct de la sociabilité s'était peu à peu effacé en lui, et son courage intrépide dégénérait vite en férocité. Le dessin (des deux types de bulldog) ne donne qu'à demi idée des dimensions différentielles qu'on peut observer entre les grands et les petits, entre les géants et les nains des groupes dogues et bull-dogs réunis. Je ne sais quel est le poids maximum des molosses, mais, à l'autre extrémité, il n'est pas rare de rencontrer des individus qui ne pèsent pas plus de 4 kilogrammes. Dans sa classification, le rédacteur du programme de l'exposition canine de 1865 avait établi deux sous-divisions, ainsi spécifiées :
— Bull-dogs au- dessus du poids de 6 kilos
— Bull-dogs au-dessous du poids de 6 kilos. »(5)
Les petits, alors appelés les Toy Bulldog, étaient utilisés pour chasser les nuisibles dans les maisons, commerces et locaux puis éventuellement comme chien de compagnon, parce qu'ils étaient petits et peu encombrants. Entre 1865 et 1880, conduit par la révolution industrielles, certains dentelliers de Nottingham, poussé par le chômage partent s'installer dans le Nord de la France accompagné de leur Toy Bulldog.(6)
Naissance du Bouledogue Français
On cible la naissance des bouledogue français peu après l'arrivée des dentelliers de Nottingham. A cet époque, les Toys Bulldogs était accouplé au grès du hasard par des chiens locaux. Entre autre les doguins, terriers et peut-être même des Carlins. Ils sont rapidement apprécié par les français au point que les éleveurs anglais étaient bien content de les exportés en grand nombre tant les Britanniques avaient délaissé cette petite race. C'est ainsi que le Toy Bulldog devient le chien des bouchers.
« L'Alan Vautre de taille moyenne (d'où vient le terme de vautrait, équipage créancé sur le sanglier) est employé pour la prise du sanglier avant la mise à mort à l'épieu. L'Alan de boucherie pousse les bêtes dans les salles avant l'abattage. Une vieille tradition voulait que le maiselier (avant le XIVème siècle c'était le nom du boucher, il signifie "abatteur ou écorcheur") fasse abattre le taureau après qu'il ait été combattu par les chiens.
Un ancêtre du boxer, le bulldog, le dogue de Bordeaux et tous les chiens de prise hispanique ont ces origines communes (cane de presa canario, majorquin,.). "A Paris, les chiens de boucher également appelés doguins étaient employés dans les abattoirs. Un haut lieu historique,fut les abattoirs de la Villette où existaient encore "les petits dogues ou doguins" de la Villette côtoyant les toucheurs de boeufs qu'étaient les beaucerons. »(4)
Les abattoirs de la Villette à Paris, représentent précisement le lieux d'origine de la création du bouledogue Français. A cet époque, les Toy Bulldog étaient croisés avec d'autres chiens des abattoirs. Les maîtres se moquaient royalement de la mode et des critiques envers leur chien. Ce sont pour la plupart de modeste gens, des bouchers, des marchands de vins qui lorsqu'ils se réunissaient, comparaient leur chien entre eux pour tenter de les croiser et de créer de manière empirique une unité morphologique de leur chien. C'est ainsi que l'on suppose que le Toy Bulldog a été croisé avec le Doguin et des ratiers à face courte appelé Terrier-Boule ainsi que d'autres races comme l'Alan ou le Carlin.(7) Ces croisements ont contribuer à changer la morphologie du Toy Bulldog pour lui donner une tête à face courte avec des oreilles droites. En 1880, ces personnes se regroupe autour d'un club amical, rassemblant ainsi 47 membres et donnent huit ans plus tard une première ébauche du standard French Toy Bulldog appelé plus tard le Bouledogue Français(6). Bien que les chiens à oreilles casssés sont encore acceptés, leur objectif principal était d'avoir des chien à face courte et à oreilles droites.
Une histoire de paternité
En 1893, un éleveur britannique du nom de Krehl, importe en Grande Bretagne des Bouledogues Français qu'il présentera au Kennel Club. D'office, une querelle sur la paternité de la race éclate. Les Britanniques estiment que la race provient de chez eux et que les français n'ont pas su respecter le standard en lui transformant les oreilles et le museau. De l'autre côté, on estime que les Français n'auraient pas présenter une race au jardin d'acclimation s'ils n'avaient pas estimé qu'elle était leur. Ainsi, pour le Bulldog Club Anglais, il était hors de question d'admettre le French Toy Bulldog dans le livre des origines, pretextant qu'il ne conservait pas la pureté de la race d'origine jusqu'en 1899 où il revient sur sa décisions et accepte finalement les bouledogues français aux côté des bouledogues anglais.
Finalement, les Français garderont la parternité de la race, et comme le dit si bien Mme Girard Françoise dans son livre sur le bouledogue français, « les Britanniques ont fourni les principaux ingrédients mais ce sont les Français qui ont établi la recette définitive qui a abouti que Bouledogue Français tel que nous le connaissons.»
L'émmergeance du succès du Bouledogue
En attendant, en 1898 quelques amateurs de Bouledogues français viennent de se grouper sous le titre de « Réunion des Amateurs de Bouledogues Français ». Placés sous l'égide de la Société Centrale Canine, ils se proposent d'encourager par tous les moyens possibles l'élevage du Bouledogue français. Le type qu'ils préconisent va être publié sous peu : c'est le petit Bouledogue à « oreilles droites ». Le Comité est. ainsi composé : Président d'honneur : M le Prince de Wagram. Président : M. Gordon Bennett. Vice-Présidents : MM. Menans de Corre ; Prudhommeaux. Secrétaire : M. J. Bontroue. Membres : MM. le baron de Carayon La Tour, baron Berthémy. Comte de Montauzon. Renevret, Gh- Roger.(8) Si l'ensemble de ces noms ne vous disent rien, sachez qu'il s'agit en réalité d'un riche mécène américaine passionné d'invention et de nouveauté en tout genre (Mr Gordon Bennett) entouré d'éleveurs et de membres de l'aristocratie française, tous passionnés par le Bouledogue Français. A cet époque, ils fixent un point crucial du standard, désormais seuls les Bouledogues à oreilles droites sont autorisés !
Le bouledogue débarque aux Etats-Unis en 1896 par l'intermédiaire de M. Phelps, l'un des premiers amatateurs américains de la race. Lors d'un premier séjour de trois ans en 1886, il fit connaissance avec la race. Il fut tellement charmé par cette petite boule de poil, que lorsqu'il retourne en France en 1896 il décida de ramener avec lui quelques « Boules » pour en concevoir son propre élevage. Et ce fut un succès immédiat auprès de la population américaine ! Pendant que les Français tentaient de redonner vie à une race délaissé par les Britanniques, ils commencèrent à voir débarquer chez eux de riches américains prêt à payer une fortune pour acquérir un Bouledogue Français. Naturellement, les petits prix des chiots s'envolent passant de 650Fcs à 6 000Fcs.(6) Aujourd'hui encore, on estime que le succès du Bouledogue Français est en grand majorité dû à l'effet de mode qu'on engendré les américains, qui de plus se sont efforcé de respecté rigoureusement le standard de la race.
A peine un an plus tard, à New York, se créé sous la présidence de M. W Watrous, un Club de Bouledogue Français, destiné à conserver cette race dans sa pureté primitive. Le Club a ainsi arrêté les principaux points que devront réalisé les chiens pour être admis : robe lisse, oreilles dites « de chauve-souris », large à la base, allongée, arrondies à l'extrémité placées haut sur la tête, mais pas trop près l'une de l'autre. Les queue écourtées, les oreilles mutilées ou portées autrements entraînèrent automatiquement la disqualification du sujet. Le bouledogue français devait être en outre de petite taille, compacte avec une musculature solide. Il devait être solide, avoir l'allure vive, l'air intelligent et son poid ne devait pas dépasser les 22 livres pour le mâle et 20 livre pour la femelle.(9)
Le Bouledogue devient une vedette
Il en aura fait du chemin notre Bouledogue Français, et pourtant il est loin de s'arrêter. Après avoir quitté la britannique où il a été délaissé pour s'installer en France, il voyagea jusqu'aux USA où son succès va éclater.
Après quoi, le Bouledogue Français va se faire connaître en Autriche en 1888 par l'intermédiaire du Prince Cobourg qui ramenera d'Angleterre les premiers bouledogues. En 1900, les Bouledogues étaient tellement prisés en Autriche qu'il fallut faire des élevages locaux.
Cette même année les Bouledogues en provenance de France se font connaître en Allemagne. Neuf ans plus tard, un club de la race sera fondé par quatre amateur un peu particulier. Tous vivent en Allemangne mais aucun d'entre eux n'a la nationalité Allemande sauf un ! En effet, on y trouve Mme Muller(Autrichienne), M. Blacker (Espagnol), M. Langford (anglais) et M. Knotz seul allemand du club ! Quoi qu'il en soit à eux quatre ils fondent le « Internationaler Bouledogue Français Klub ». On comprend facilement pourquoi Internationaler ! (les nationalités des membres pour ceux qui n'auraient pas suivi). Ce club se veut être dynamique et de bonne qualité !
Pendant ce temps, l'Angleterre qui s'était disputé la paternité de la race avec les Français et qui avait rejeté les Bouledogue Français, fini par les accepter en 1902, année où ils fonderont le club destiné à la race. Mais ça ne sera qu'à partir de 1911 que le Kennel Club adoptera le standard français de la race.
Plus tard, la Suisse se fera elle-aussi charmé par les Bouledogue Français et y fondera un club en 1924, suivi par la Belgique en 1937.
Malheureusement comme pour beaucoup de race de chien, les guerres mondiales ont causé la perte de notoriété du Bouledogue Français, ce n'est qu'à partir de 1980 que l'on commence à revoir des admirateurs de la race. Plus tard, il sera à nouveau victime, mais pas dans le sens que l'on pourrait croire. A partir des années 1990, des pseudo-éleveurs peu soucieux et respectueux du travail effectué sur la race et attirés par les gains des ventes de chiots, se sont débrouillés pour acquerir des chiots à bas prix et fonder un élevage sur des souches manquant de caratéristique type de la race. On assiste alors à l'émergeance de Bouledogue Français qui soit ne correspondent pas totalement au standard de la race, soit sont plus fragile génétiquement parlant.
Il est difficile de venir à bout de ce genre d'élevage, les futur maîtres ignorant pour la plupart, préfèrent aller au moins cher pensant avoir un chien LOF alors qu'il n'en ai rien ou presque !
Ce qui ne changent pas qu'ils restent toujours de bon éleveur agréer par la Société Central Canine vers qui il faut se tourner lorsque l'on souhaite acquérir n'importe quelle race de bonne qualité !
Source :
1- Pline - Histoire Naturelle
2- Histoire d'Alexandre Le Grand - Wikipédia
3- Le chien de l'Antiquité - Maïeuta
4- Ethnozootechnie n°78 - 2006
5- Le chien - E. Gayot - 1867
6- Le Bouledogue Français - F. Girard - 2003
7- Le chien et ses race - Paul Mégnin
8- Le Chenil - 16-02-1899
9- Le Chenil - 08-07-1897
10- Histoire et Moeurs des Animaux - Crosnier - 1904